Christian Bisanga

Fonction

Docteur

Études

Faculté universitaire Notre Dame de la paix, Université Catholique de Louvain

Loisirs

Je pratique la natation comme activité sportive, pour me détendre et me maintenir en forme. Pour mon développement spirituel , je participe aux activités de mon église la ‘’Christian Center’’ à Rhode-Saint-Genèse. J’aime accompagner mes deux garçons qui jouent au foot pour les encourager pendant leurs matchs et divers tournois. Je m’arrange toujours pour trouver du temps en marge de mon horaire professionnel très chargé…Mais il est vrai qu’entre être présent pour ma famille, assurer mes diverses obligations professionnelles et prendre part à des déplacements à travers le monde, dans des conférences et autres s’apparentent à un vrai travail d’équilibriste.

Qui êtes-vous ?

Je suis Christian Ngoie Bisanga, marié et père de deux garçons. Je suis médecin de formation, spécialisé en chirurgie capillaire et greffes de cheveux.

Quel est votre parcours ?

J'ai obtenu mon diplôme d'État à Lubumbashi (Institut Maadini). J’ai ensuite suivi un cursus académique à la Faculté universitaire Notre Dame de la paix, à Namur (Bachelor de la promotion 1988-1989) et à l’Université Catholique de Louvain, à Woluwe (Doctorat, 1995-1996). J’avais à peine 17 ans quand j’ai quitté le Zaïre du Président Mobutu. Ce fut très dur de me retrouver seul, loin du cocon familial. La disparition de ma mère, quelques années plus tard, n’a pas facilité les choses. J’ai dû encaisser et surmonter cette douloureuse épreuve dans ma nouvelle vie, en Belgique de sans-famille. Après avoir subi un refus d'entrée en spécialisation de gynécologie sous prétexte que les places étaient limitées, mais que toutefois, je pouvais accéder à un poste comme scientifique, j’ai compris que ma peau et mes origines ne reflétaient pas l’image de l’institution. J’ai alors abandonné mon rêve d’être gynécologue pour me rediriger vers la médecine d'urgence. Deux années dans les urgences des hôpitaux ont amplement suffi à me convaincre que je me trompais totalement de voie. J’ai ainsi pris la décision de partir aux USA pour commencer une nouvelle vie et - pourquoi pas - une nouvelle carrière. Qui a dit que c’était facile de tout reprendre à zéro?! C’est à force de persévérance et de travail que je suis parvenu à compléter une spécialisation en chirurgie capillaire, spécialité très peu répandue à l’époque. Aujourd’hui, dans ce monde moderne où l’image tient une si grande place, la chirurgie capillaire présente un intérêt sans cesse croissant, particulièrement dans notre communauté noire où les ravages provoqués dans notre chevelure sont de plus en plus visibles et flagrants.

Quelle valeur ajoutée pensez-vous apporter à la société/votre entreprise en tant que professionnel africain ?

En travaillant dans un domaine de pointe, je désire apporter un savoir-faire beaucoup plus élaboré et efficace dans nos techniques d’implantation et de traitements capillaires. Nous vivons dans une époque où le temps bouscule tout sur son passage. Tout le monde veut des résultats palpables et - si possible - dans un lapse de temps hyper réduit. Alors, il revient à des professionnels qui sont à la pointe de leurs techniques de donner une réponse adéquate à cette clientèle de plus en plus nombreuse et exigeante. C’est ce que nous faisons. C’est ce que réalise ma clinique spécialisée dans la transplantation capillaire. C’est pour cela, que je passe le plus clair de mon temps à apporter des améliorations notables, dans la pratique de notre métier appelé à se forger une place de choix dans cette course scientifique.

Quelles attentes restent encore à combler, quels sont vos projets, ou vous voyez-vous dans 5, 10, 20 ans ?

Comme je vous l’ai fait remarquer précédemment, l’Afrique est en train de découvrir ses besoins en traitement capillaire chirurgical. Au lieu de parler de mes attentes, je préfère plutôt me tourner vers ce continent et sa population pour essayer de satisfaire leurs attentes. Évidemment, il faut d’abord étudier et approfondir nos connaissances dans ce nouveau champ à explorer. Pour cela, le projet qui me tient le plus à cœur, c'est de pouvoir créer, en Afrique, un institut de recherche capillaire pour peau noire. À moyen et à long terme, je compte mettre sur pieds 5 franchises à travers le continent et me consacrer à l'enseignement, chose que j'aime le plus faire. Dans le domaine capillaire, mais aussi dans l'éducation des jeunes médecins chez nous en Afrique, nous allons procéder aussi par des échanges Nord-Sud, en valorisant les compétences locales et en apportant des appuis ponctuels, tels que ‘’Médecins sans vacances’’ etc...

Quels conseils, mises en garde donneriez-vous à un jeune (africain) qui ferait le choix de se lancer dans votre filière ?

Dans notre métier, Il faut être prêt à travailler beaucoup et sans cesse se recycler. C'est un domaine hyper compétitif, donc il n’est pas permis de regarder sa montre. Si nous sommes arrivés là où nous sommes aujourd’hui, c’est bien parce que nous ne nous sommes pas endormis sur nos lauriers. Chaque jour qui vient et qui passe nous persévérons dans la recherche de la meilleure méthode possible, voire du mieux. Personnellement, je veille à suivre la trace de quelques-uns des illustres aînés qui m’ont marqué et dont la réputation m’a donné le goût de ce métier. Tout comme eux, je voudrais aussi laisser mes marques dans le domaine de la chirurgie qui a encore des beaux jours devant…

Avez vous des contacts professionnels avec l'Afrique? Envisagez-vous un retour a court moyen ou long moyen ?

Oui, effectivement, je me rends en Afrique 3 fois par an et j'ai des contacts avec différents acteurs, principalement dans le domaine de la santé et des universités. J'envisage également d’y passer plus de temps dans quelques années à venir.

Quels sont les personnalités qui vous ont servi d'exemple dans votre parcours professionnel ?

J’ai beaucoup d’admiration pour Nelson Mandela, un homme qui a lutté toute sa vie sans relâche pour un idéal commun à tous et non pas seulement pour sa propre communauté d’origine. Dans sa persévérance et sa constance, il a su toutefois s’adapter, malgré le temps passé dans le confinement et l’isolation, aux nouvelles réalités du monde global. Il n’est pas resté attaché à son passé révolutionnaire, il a évolué dans sa tête et il l’a prouvé en portant sur ses épaules de vieil homme, l’espoir de toute une nation arc-en-ciel. Il nous a légué un monde où les différences ne sont pas un frein pour cohabiter ensemble. Il est mon héros et en suivant ses pas, je me suis forgé dans cette même vision du monde, pour créer ma propre voie dans cette profession qui est la mienne. A l'exemple de Nelson Mandela, chaque jour, je me bats dans la recherche d’amélioration des techniques de greffes, pour apporter une dimension toujours actuelle en chirurgie capillaire. Une autre personnalité qui m’a beaucoup aussi inspiré, c’est bien le Dr. Bennet Omalu, un Neuropathologiste Nigero-Américain dont la persévérance à publier ses trouvailles connues sous le terme ‘’Encéphalopathie Traumatique Chronique’’ (CET en sigle anglais), auprès de la toute puissante association sportive du football américain (NFL), a rencontré beaucoup d’oppositions, même parmi ses pairs et a fait couler beaucoup d’encre. Un livre ‘’Concussion’’ et un film portant le même titre dans lequel le Dr. Omalu, le personnage central, est joué par Will Smith, nous en dit long. Face aux multiples adversités rencontrées sur le chemin, dans sa fructueuse carrière de chercheur infatigable en neuropathologie, il est arrivé à imposer les divers résultats de ses travaux face à la puissance de l’argent. Dans la vie, lorsqu’on est convaincu qu’on est sur la bonne voie, il faut persévérer et ne pas lâcher prise. En tant que professionnel en chirurgie, je n’ai jamais été découragé par quoi que ce soit, surtout si je sais que l’avenir de la chirurgie capillaire peut en dépendre. Après tout, je travaille pour le bonheur des autres et c’est cela qui me motive.